Flirter avec une femme, c'est courir après elle jusqu'à ce qu'elle vous rattrape ♠ Matthew & Eddy

MATTHEW & EDEYN
Time to wake up!

Il faisait étrangement beau et doux en cette journée d'hiver. Bien que la neige était toujours d'actualité et qu'à son contraire sa disparition aurait été alarmante et dramatique, il était possible de profiter de quelques rayons de soleil pommadant les jolis minois de vitamine D dont les élèves manquaient tous tant. Profitant de cette occasion et surtout du temps libre qu'elle avait, Edeyn était sorti de son pavillon pour se promener et aller manger un bout dehors. Elle avait cependant emmené, comme à son habitude, tout un tas de papiers concernant les prochaines réunions, les projets, les problèmes des Pi Delta Mu. La rentrée était un vrai bazar et bien que l'année était déjà bien entamée, les présidents des confréries croulaient sur les responsabilités, les réunions et les changements. Edeyn devait revoir le pavillon de A à Z et c'était un vrai boulot de tyran: entre faire réparer les escaliers, les portes, les robinets... Edeyn avait finit sa propre douche matinale à l'eau froide et elle n'allait pas supporter une seconde douche à cette température. Seulement, alors qu'elle allait demander aux types de la maintenance de venir tout régler dans la journée, elle avait appris qu'ils étaient déjà tous pris pour régler les problèmes des autres confréries qui, bien évidemment, avaient demandé avant elle. Elle avait donc décidé d'aller prendre l'air et ses pas l'avaient mené jusqu'aux gradins du terrain d'athlétisme. Observer quelques beaux jeunes hommes allait peut-être lui faire oublier ces derniers jours de galère. Elle avait besoin de se changer les idées et elle trépignait d’impatience à l’approche de la soirée inter-résidentielle de rentrée qui était en projet. Personne n’était au courant en dehors des présidents des confréries mais les habitués sentaient venir quelque chose. Quoi qu’il en fût, Eddy avait besoin de se changer les idées. Non pas avec les singes qui s’excitaient à côté d’elle à juste quelques mètres. Non, avec quelqu’un comme… « Matthew ? » Le dénommé se retourna et balaya des yeux les gradins jusqu’à apercevoir la jeune femme, assise à son aise avec une cigarette à la main. Elle la jeta immédiatement et avala discrètement un chewing-gum. Elle était sur le terrain des sportifs et fumer était relativement déplacé, même si elle était une Pi Delta Mu. Non pas qu’elle se plait aux règles et à tout ce bazar mais apercevant le jeune homme, elle voulait respecter le fait que tout le monde n’aimait pas ça –mais avec sa chance, elle allait se manger une ou deux vannes. Tant pis, Edeyn aimait bien taquiner Matthew aussi, ce serait une bonne occasion de lui renvoyer la pareille. C’était assez sympathique de papoter de temps à autre avec lui. En vérité, elle aimait surtout plonger ses yeux dans les siens azurs et envoutants. Matthew était craquant et personne ne pouvait le contester. De ses épaules jusqu’à ses jambes musclées. La jeune femme côtoyait nombre d’hommes sexy et attirants mais elle était consciente que ce type là était l’un des plus beaux partis de tout le campus. En plus d’avoir été gâté par mère nature, il savait s’entretenir. On pouvait y rajouté un air joueur parfois lorsqu’il parlait à Edeyn et tout ça, la jeune femme s’en rendait compte. Mais rien, elle était déconnectée de tout ça. Et c’était mauvais.

**« **Matthew F. Viney** »**

La neige, encore la neige, toujours la neige. Oh, ça ne me dérange pas, loin de là. Après tout, ayant jusqu'à il y a deux ans habité en Angleterre, on peut dire la neige, je connais ça... Tous les hivers, il y en avait. Mais ici, ce n'est presque pas comparable. Partout, épaisse et presque tout le temps. Eh, on est au Groënland ou on ne l'est pas, hein. Enfin, en hiver surtout. C'est beau, c'est blanc. Ça donne envie de faire de batailles, des bonhommes de neige, des anges, des traces, écrire des mots en grand en marchant dans la neige... Gamin? Si peu... Mais comment ne pas retourner en enfance avec toutes ces étendues blanches, à perte de vue ou presque?

Aujourd'hui, toujours autant de neige, mais un grand soleil. Ici ou là, on voyait bien quelques petites flaques de neige fondue, mais rien de bien sérieux. La neige ne partirait pas aujourd'hui. Et d'un côté, c'est tant mieux. J'aime la neige. Je suis frileux, certes, mais j'aime la neige. C'est en quelque sorte... Magique. Et puis, ça aide à faire le vide dans sa tête. Surtout qu'en ce moment, il y a des problèmes dans toutes les fraternités. Des histoires de trucs cassés dans les bâtiments... Et d'eau. Car, oui, ça, c'est ce qui se remarque le plus rapidement. En même temps, quand on est sous une bonne douche chaude après le sport, on ne s'attend pas vraiment à ce qu'il y ait une coupure d'eau chaude. Mais vraiment pas. Bon, ça avait été réglé assez vite, encore heureux. Mais j'ai cru comprendre que ça avait fait la même chose dans tous les édifices des fraternités. Un petit cadeau de l'administration ou réel problème? Enfin, c'est pas mon problème, l'eau chaude est revenue... En tout cas chez nous. C'est le principal.

Je pouvais donc tranquillement aller m'entretenir un peu, la douche qui suivrait serait agréable. Oui, m'entretenir. He bien quoi, vous croyez qu'un corps d'athlète comme le mien s'obtient du jour au lendemain? Sans effort pour le conserver? Et non, un corps comme ça, ça se travaille. Surtout quand il me permet de gagner du fric. A votre avis, pourquoi, en plus de mes études de Droit International, j'étudie le mannequinat? Bon, certes, les cours théoriques et historiques ne sont pas franchement intéressants... Mais il me permettraint, après mon diplôme, de demander un salaire un peu plus élevé. Parce que, tant qu'on m'accepte pour des shootings, pas question que j'arrête le mannequinat. C'est une source de revenus comme une autre. Et tant qu'elle est bénéfique, autant la continuer, pas vrai?

Quoi de mieux pour entretenir ses jambes qu'un bon jogging sur le terrain d'athlétisme? Oui, les jambes. Pourquoi? Tout simplement parce que ça faisait un moment que je ne m'en était pas occupé. Donc, jogging. Bon, c'est vrai, je préfère courir dans un parc. Mais ça m'étonnerait fortement qu'ils soient denneigés, et courir avec 50 centimètres de neige, ça doit pas être terrible... Toujours est-il que je suis dehors, sur le terrain d'athlétisme du campus.

Je venais de faire une dizaine de tours, et la fatigue dans les jambes commençait à se faire sentir. Cela faisait vraiment trop longtemps que je n'avais pas pris soin du bas de mon coprs... Dix tours suffiront donc pour aujourd'hui, me voilà à faire des étirements, pour éviter les fatales crampes le lendemain.

« Matthew ? »

Hein? Qui donc m'appelle, par cette belle journée? La voix féminine venait de derrière moi. Retournons nous donc pour balayer les gradins des yeux. Tiens donc, mais c'est Edeyn qui se trouvait là, une clope à la main et un sac à côté. Cigarette qu'elle a vite jeté. Le temps de prendre ma veste posée au premier rang des gradins, la voilà un chewing gum à la bouche, les mains vides. Un sourire se dessine tout seul sur mon visage. Essaierait-elle de cacher qu'elle fume?

- Salut Edeyn. Comment tu vas? Quelque chose t'amène spécialement, ou c'est juste pour admirer les beaux étalons présents ici, et te rincer l'oeil?

Oui, plaisanter avec elle, c'est drôle, c'est pour ça que je ne m'en prive pas. Et ça n'empêche en rien le jeu du chat et de la souris auquel nous jouons tous les deux. Ça ne m'empêche pas non plus de m'asseoir à côté d'elle pour lui pincer légèrement la taille.

- Et tu sais, fumer c'est pas bon pour la santé, s'pèce de rigolote, va!

Le jeune homme reprit ses affaires au bas des gradins et monta jusqu'à elle en souriant. Ses sourire lui plaisaient vraiment et quelques pulsions venant d'elle ne savait ou lui tambourinèrent la tête. Pour la première fois depuis quelques temps, son corps semblait se réveiller et vibrer aux gestes d'un autre. Elle sourit à son tour pour le lui rendre, mais surtout parce qu'elle était contente de le voir. « Salut Edeyn. Comment tu vas? Quelque chose t'amène spécialement, ou c'est juste pour admirer les beaux étalons présents ici, et te rincer l'oeil? » Bim. Edeyn sourit de plus belle. Elle savait bien qu'il allait sortir une vanne, comme à son habitude, et elle s'y attendait. Mais la jeune femme adorait ce petit jeu et les pics qu'ils se lançaient ne faisaient que mettre du piment dans la relation qu'ils entretenaient. « J'espère que tu ne te comptes pas parmi ces beaux sportifs, tu ne leur arrive pas à la cheville. » Et elle sourit derechef, balançant sa tête en signe de satisfaction mais surtout de défi. Edeyn avait un don presque inné de faire tourner la tête de son entourage. Elle prenait un malin plaisir à dire aux hommes qui la convoitaient qu'ils n'étaient pas si exceptionnels alors qu'elle pensait tout le contraire. Elle avait cette façon de se mettre en avant et de casser leur image parfaite qu'ils donnaient tous. Non pas méchamment et dans le but de les rabaisser, mais pour pouvoir être au dessus d'eux, pour les avoir, pour s'amuser. Edeyn était comme ça, mais il lui était rare ces temps-ci de chercher quelqu'un avec qui jouer. ais aujourd'hui, elle avait un beau jeune homme en face de lui. Et c'était le cas avec le beau Matthew; elle faisait tout pour se mettre en valeur et lui montrer qu'elle n'était si réceptives à sa personne, alors qu'il faisait tout -consciemment ou non- pour l'aguicher. Discrètement, subtilement, mais il le faisait. « J'étais venue me vider la tête de tous ce bordel monstre qui me prend tout mon temps. » Il s'assit à ses côtés et lui pinça légèrement la hanche. Elle le repoussa vivement dans un petit gémissement, elle qui avait la sainte horreur des chatouilles, quelque soit leur forme. Matthew le savait parfaitement puisque la blonde lui rappelait chaque fois qu'il essayait de glisser ses doigts sur ses hanches. « Et tu sais, fumer c'est pas bon pour la santé, s'pèce de rigolote va! » « Eh oh, du calme mon enfant, chacun fait ce qu'il veut de son corps; tu exhibes bien le tien! » Elle le regarda d'un air étrange et sa moue se tourna vers la séduction. Elle balaya le corps du jeune homme et son sourire se tordit vicieusement. Effectivement, le beau ΣΑΤ se mettait en valeur et ne semblait pas complexé par ses formes à l'instar d'Edeyn qui aimait les siennes et qui en était fière. De caractère narcissique, elle avaient mille et une faons de se mettre en valeur et elle y arrivait plutôt bien. Seulement chez Matthew, c'était naturel. Chaque pore de sa peau semblaient transpirer de beauté et chaque centimètres relançaient des effluves chaleureuses. Edeyn se surprit elle-même à admirer le jeune homme qui lui faisait face, elle qui était trop paumé ces temps-ci pour y penser. Elle se reprit vivement et se dandina sur son siège. « Dans l'état que tu es, tu devrais prendre une légère douche non? » Non, Eddy n'avait pas d'idée en tête; bien sûr que non.

Spoiler:

**« **Matthew F. Viney** »**

Le petit sourire qui répond au mien. Le plus simple des politesses, mais qui fait plaisir. Et puis, avouons le. Edeyn, qui est une fille déjà gâtée par la nature, est bien plus belle quand elle sourit que quand elle ne sourit pas. Elle fait partie de ces chanceux. Hum? Moi aussi? Peut-être... J'me vois pas quand je souris, alors je peux pas dire!

J'espère que tu ne te comptes pas parmi ces beaux sportifs, tu ne leur arrive pas à la cheville.

Et c'est reparti... Le jeu des piques envoyées. Notre petit rituel, avec Edeyn. Chacun de nous deux avait toujours le mot pour remballer l'autre. Pas méchamment le moins du monde. C'était juste... Notre habitude. Un jeu qu'il nous plait de jouer, qui se déroule alors même que nous n'en avons pas conscience. Car nous sommes tous deux attirés par l'autre. C'est un fait indéniable. On ne se chercherait pas constamment, sinon. Sauf que, cette attirance ne s'effectuait pas vraiment comme il faut. Puisque quand l'un manifeste son intention, l'autre le fuit. Jusqu'au changement de rôle. Et en ce moment... Je crois que c'est plus moi qui la cherche que l'inverse. Et qu'elle me résiste, comme d'habitude. Mais ça, impossible de le dire à voix haute, bien sûr... J'ai trop de fierté pour m'abaisser à ça, il faut croire. C'est donc naturellement que ma réponse est venue.

- C'est vrai, je suis peut-être pas de leur niveau... Mais toi, t'as intérêt à t'y mettre un peu plus sérieusement, au sport, si tu veux pouvoir prétendre les côtoyer, ces musclemen.

Pas qu'elle en ai vraiment besoin, et loin de là. Elle était même mieux que bien. Mais, vous vous rappelez? Le jeu du chat et de la souris, des petites réflexions lancées... Et bien voilà, vous êtes en plein dedans. Alors, heureux? Enfin... Elle sait bien que je ne le pense pas, tout comme je sais qu'elle me charrie. C'est pour ça que sans attendre de réponse, je l'ai chatouillée, ce à quoi elle a répondu par un gémissement. C'est ça, le truc bien quand on connaît assez une personne : on sait ce qu'elle n'aime pas, mais on le fait quand même, et aucune, ou presque, représailles en retour.

Eh oh, du calme mon enfant, chacun fait ce qu'il veut de son corps; tu exhibes bien le tien!

Pour le coup, un rire tout ce qu'il y a de plus franc. Exhiber mon corps? Tout à fait, et je n'en ai aucune honte. C'est même mon gagne pain, alors j'en suis même plutôt fier. L'exhiber... Ça me fait penser au fait qu'un shoot est prévu dans pas longtemps, et les bleus de ma première séance de boxe ne se sont toujours pas résorbés... Je les ai donc vérifié ensuite, situés pour la plupart sur l'abdomen, les autres sur les bras, sans remarquer que la jeune beauté qui se trouvait à mes côtés me regardait. Cette vérification ne m'a néanmoins pas empêché de l'entendre.

Dans l'état que tu es, tu devrais prendre une légère douche non?

Un autre rire qui s'échappe, un peu plus discret que le premier. Bah quoi, après tout, ça sonne un peu comme une invitation, non?

- Une douche... Oui, j'avais prévu d'en faire une après le sport. Mais... Malheureusement, je crois avoir perdu mon gel douche... Et, à quoi servirait une douche sans gel, n'est-ce pas? En plus, la boutique est fermée aujourd'hui, et les autres mecs me connaissent pas assez pour me passer le leur... Aurais-tu une idée, très chère amie? Peut-être un gel douche masculin qui se trouverait dans ta chambre à me prêter?

Une question dans la question? Si peu... Non non, je ne venais pas de lui demander si elle était libre en ce moment, pas du tout... Jamais je ne m'abaisserais à ce si bas niveau de "séduction", allons...

[HRP : Deux mois pour répondre, encore désolée >< Mais oui, ça me va! Et pardon aussi pour la fin merdique, mais sur le coup, j'avais pas mieux! XD]

Le garçon ria légèrement, cependant plus calculé. Il semblait déceler la pointe de provocation qui flottait dans sa phrase. C’était clairement un message dissimulé. Elle aurait pu lui crier « Tu veux qu’on prenne une douche à deux? » que ça n’aurait pas changé grand-chose. Seulement la jeune femme ne voulait pas conclure trop hâtivement, parce qu’elle aimait faire traîner les choses ; C’était sa façon à elle de pimenter ses relations, et le résultat n’en était que meilleur. C’était pour ça qu’en sa compagnie, c’était toujours un feu d’artifices, et c’est ce dont elle était en partie le plus fière, savoir booster ses rapports avec subtilité. Chacun faisait ce qu’il voulait de ses relations sexuels, mais la blonde faisait dans la provocation, le jeu. Et elle adorait ça, surtout avec Matthew. « Une douche... Oui, j'avais prévu d'en faire une après le sport. Mais... Malheureusement, je crois avoir perdu mon gel douche et à quoi servirait une douche sans gel, n'est-ce pas? En plus, la boutique est fermée aujourd'hui, et les autres mecs ne me connaissent pas assez pour me passer le leur... Aurais-tu une idée, très chère amie? Peut-être un gel douche masculin qui se trouverait dans ta chambre à me prêter? » Ce fut elle qui ria cette fois-ci. Quand on parle de subtilité, Matthew n’y va pas de main morte. Bien qu’il sache se prêter au jeu –ce qui plait à Eddy-, il sait aussi être direct tout en dissimulant ses propos. Une question dans une autre, un peu sa spécialité. Est-ce que Eddy avait quelqu’un en ce moment ? Non. Est-ce que c’était libre pour quelqu’un ? Bien sûr que oui. Libre pour Matthew ? Mille fois oui. Mais elle ne voulait pas lui avouer et l’emmener dans sa chambre pour lui sauter sauvagement dessus. Oh que non, elle voulait faire durer les choses et se rendre désirable au point que Matthew en perde la tête. « En vérité », commença-t-elle en se tournant vers lui, se rapprochant délicatement de son visage au teint soyeux. « J’aurais adoré te prêter ma douche, mais quel dommage, les types de la maintenance n’ont pas régler le problème de l’eau chaude. » Elle sourit très largement pour montrer toute sa désolation, dans ne moue qui lui était propre. Un peu qu’elle s’en fichait. Elle jubilait littéralement de pouvoir le repousser alors qu’ils savaient tous les deux qu’ils voulaient se sauter dessus. C’était leur rituel, leur façon de se plaire, peut-être de s’aimer. Eddy n’était pas indifférente à Matthew et loin de là l’idée qu’elle puisse s’en servir que d’un passe-temps. Ils se connaissaient depuis trop longtemps pour qu’elle lui fasse du mal de cette façon ou même qu’elle le traite comme un vulgaire objet. Ca n’avait jamais été sa tasse de thé, à la base, encore moins avec un type comme le garçon qu’elle connaissait assez bien. Alors ils avaient trouvés une alternative toute naturelle pour ne pas y aller trop vite et se dire au revoir le lendemain. Parce que la blonde tenait à ce type, simplement, pas au point de lui confier sa vie –parce que ce genre de choses n’étaient pas pour elle et elle l’avait compris il y a bien des années de cela-, mais il comptait quand même. Et elle avait besoin de ce petit jeu du chat et de la souris. Et aujourd’hui, c’était à lui de courir.
Elle s’approcha plus nettement du jeune homme dans un sourire malsain. C’était à lui de répondre quelque chose, de lui tendre la perche pour la rattraper et le distancer par la suite, pour qu’il coure encore. Peut-être était-ce cruel, mais parfois c’était son tour à elle. Alors autant en profiter au maximum. Elle le regardait, plongeant ses yeux verts dans ceux de Matthew, profonds, sincères. Elle aimait parfois s’y perdre pour se couper du monde. Et c’était une sensation étrange et particulière, mais tellement plaisante. Elle aurait voulu, à cet instant, s’y perdre pour toujours. Parce qu’elle se sentait en sécurité et inconsciemment, elle retrouvait ce qu’elle avait depuis longtemps cherché, ce qu’elle avait depuis trop longtemps perdu et qu’elle avait cru ne jamais retrouver. Mais la sensation disparaissait à l’instant même ou elle s’était matérialiser, tout du moins où elle s’était faite pleinement ressentir pour qu’elle sembla réelle. La jeune femme se mordit la lèvre avant de baisser les yeux, gênée. Peut-être semblait vulnérable à cet instant mais elle n’était jamais plus sûre d’elle que lorsqu’elle feintait la gêne ou la timidité. Elle voulait séduire Matthew, plus que jamais. Et il allait lui rendre la pareille, sans aucun doute. Elle s’approcha de son oreille et lâcha, suave. « Dès que c’est réglé, crois-moi je t’appelle. » Allez, cours mon enfant, que je vienne t’attraper.

Spoiler:

**« **Matthew F. Viney** »**

Après cette question plus ou moins entendue, dont il me semble qu'elle a compris le sens - du moins, je l'espère, j'ai droit à son rire. Lumineux , comme d'habitude. Quoique, si elle continue de fumer, il risque de devenir rauque. Mais pas avant plusieurs années, j'espère pour elle. Donc, son rire devait être en accord avec la subtilité de ma remarque. Eh bien quoi? On me met au défi de faire mieux, je le relève, c'est tout. Mais il est vrai que mes joutes verbales sortent plus facilement quand il s'agit d'Edeyn en face de moi. Elles me viennent presque naturellement. A croire que dès qu'il s'agit d'elle pour répondre, mon cerveau fonctionne trois fois plus vite, et mieux. Enfin, passons sur la bizarrerie de l'esprit humain, on en aurait pour des heures.

La seule chose que je vois pour l'instant, c'est qu'elle rigole en se rapprochant.

- En vérité, j'aurais adoré te prêter ma douche, mais quel dommage, les types de la maintenance n’ont pas régler le problème de l’eau chaude.

Ha ha, encore quelque chose auquel répondre. Alors qu'elle se trouve maintenant tout près de mon visage, un large sourire aux lèvres. Dans le genre tentatrice, elle décroche la palme d'or... Et elle le sait très bien, c'est d'ailleurs pour ça qu'elle en joue si bien. L'autre chose dont elle est au courant, c'est que nous ne souhaitons tous les deux, à cet instant même, qu'une seule chose. Passer du temps ensemble. Dans le genre, en passer en mode adulte. Dans un lit. Non, je ne détaillerais pas plus. Je sais très bien ce que j'ai en tête, Eddy aussi, c'est suffisant. Non mais. Bon, cette réponse, il faut bien que je lui donne, quand même.

- Ah, ces douches... On a tous eu des problèmes avec, ces derniers temps. Mais si tu veux, la mienne est réparée... Même s'il n'y a pas de gel douche. Et puis, sinon, une douche froide n'a jamais fait de mal à personne. En plus, quand on est plusieurs, il y a bien un ou deux moyens de se réchauffer, que ce soit sous l'eau ou pas. Après, bien sûr, tout dépend des affinités qu'on a... Mais notre relation pouurrait nous le permettre, pas vrai?

... Pour le coup, je vais peut-être trop vite en besogne. Car si la première remarque pouvait ne pas être comprise, ça m'étonnerait fortement que ce soit le cas de celle ci. En plus, Edeyn me connaît assez bien... Mais bon, puisqu'aujourd'hui je joue le chat, apparemment. Et que ça ne me pose aucun problème. Mon but de la journée est de l'amener dans un lit, le sien, le mien, un autre, peu importe, et de lui montrer... Des choses. Pleins de choses plaisantes.

Voila maintenant nos regards qui se croisent. Et qui restent perdus l'un dans l'autre un moment, qui me paraît durer une éternité. Eternité que je pourrais prolonger autant que possible. En même temps, comment ne pas.se perdre dans ces yeux? Comment se détacher de ce vert? ... C'est impossible. Je me laisse donc emporter dans leur profondeur, aussi longtemps que le contact visuel est maintenu. Et qui finit forcément par être rompu. Par Edeyn. Mais c'est avec cette rupture que je me suis rendu compte de quelque chose, assez important. Edeyn n'est pas qu'une fille d'un soir, ni qu'un bon coup au lit. Elle est devenu importante à mes yeux. Pas au point du grand amour non plus, il ne faut pas exagérer. Après tout, quand je recroirais au grand amour, les poules auront des dents, comme on dit...

En tout cas, de l'extérieur, je pense qu'on doit ressembler à un couple. Les sourires, les chatouilles, les chuchotements, quand on se penche l'un vers l'autre... Ce qu'elle fait une nouvelle fois maintenant.

- Dès que c’est réglé, crois-moi je t’appelle.

- Mais j'y compte bien, à ce que tu m'appelles... Tu peux même venir toquer à ma porte, elle te sera ouverte à n'importe quelle heure. Et puis, j'espère aussi que tu ne laisserais pas un beau jeune homme comme moi ne pas se laver par manque de gel...

Le tout accompagné d'un baiser papillon sous l'oreille. Pas plus, on ne sait jamais. Et puis, essayons d'échanger les rôles un peu. Donc remettons nous debout, pour quitter les gradins, en espérant qu'elle me suive.

- Il semblerait que je ne sois pas tombé sur la bonne personne, alors, pour la douche... Tu n'aurais pas une idée de qui pourrait être intéres... Avoir du gel douche à me prêter?

Bien sûr que l'erreur est faite exprès. C'est pour voir si elle tombe dedans, et si c'est le cas, j'aurais gagné. Sinon... Et bien, il me restera d'autres moyens. Même si j'avoue que celui-ci est le plus simple et le plus rapide. Ça m'arrangerait donc qu'elle choisisse cette option. Même si un non serait encore plus excitant que ça ne l'est déjà.

« Mais j'y compte bien, à ce que tu m'appelles... Tu peux même venir toquer à ma porte, elle te sera ouverte à n'importe quelle heure. Et puis, j'espère aussi que tu ne laisserais pas un beau jeune homme comme moi ne pas se laver par manque de gel... » Il avait répondu du tac au tac et c’était tout à fait son genre d’avoir toujours quelque chose à redire. C’est ce qu’il rendait leurs échanges si fous et attrayants ; ils n’étaient jamais à court de mots et savaient embellir ce côté séduction et drague à tout prix. Cependant il se leva vivement et tourna le dos à la blonde, soudainement prise de court. Que faisait-il là ? Edeyn n’en avait pas finit avec lui, bien au contraire. « Il semblerait que je ne sois pas tombé sur la bonne personne, alors, pour la douche... Tu n'aurais pas une idée de qui pourrait être intéres... Avoir du gel douche à me prêter? » Elle sembla comprendre en moins d’un tiers de seconde et sourit généreusement, peut-être plus qu’il n’en fallait, pour lui montrer que ça n’était pas tombé dans l’oreille d’un sourd. Il voulait aller voir ailleurs ? Et puis quoi encore. Edeyn savait pertinemment, autant que lui, qu’ils avaient besoin de ce petit jeu pour aller bien, pour se survivre. Se dévorer de baisers ardents et de caresses torrides toute la journée ne les auraient amenés qu’à leur perte pure et simple. Mais il voulait jouer et la faire culpabiliser de le faire courir, alors elle allait s’organiser autrement. Guillerette, ou plutôt essayant de maîtriser ses pulsions et son euphorie –le jeu et le pouvoir l’avait toujours excité-, elle se redressa légèrement pour presque s’allonger, tout du moins s’étendre sur les gradins et dévoiler sa silhouette fine et élancée. Son premier atout avait toujours été son corps, alors autant revenir aux vieilles méthodes ; la provocation. Elle aviserait par la suite, même si elle avait son plan en tête. Pour le moment, elle exposait monumentalement son corps aux yeux du garçon qui n’allait certainement pas rester sans rien faire. Relevée sur ses coudes, elle regardait le jeune homme qui lui faisait face et commença son petit manège. « Je pense que la fille du rez-de-chaussée des Pi Delta Mu est intéressée, elle m’a parlé de toi l’autre jour. Mais comme c’est MA sororité, tu n’en franchiras pas le seuil. » Un long, très long sourire s’étira sur ses lèvres, triomphantes, et savoura cet instant de pur délice. Au moins était-ce clair ; ça ne se passera pas dans sa chambre –ou sa douche, puisque le sujet principal était cette fameuse douche. Il ne restait qu’une option. La sienne. Et le laisser avoir le privilège d’être sur place et en plus félicité par ceux qui la verrait sortir du pavillon du garçon le lendemain ? Oh que nous, il allait falloir remédier à ça. Mais la jeune femme n’avait jamais dis que ses paroles étaient valeurs sûres et elle aurait bien le temps de changé ses dires plus tard. Ils avaient le temps. Ils n’allaient pas mourir demain et la blonde était sûre d’au moins une chose ; elle allait profiter de cette situation encore longtemps. Elle se releva doucement, prenant soin de courber son corps de façon à ce que le garçon s’assèche dans les 30 secondes à venir, et reprit ses affaires comme si elle allait partir. C’était à son tour d’être théâtrale et de booster un peu les choses. Ce n’était pas encore à elle de courir et elle tenait à avoir le jeune homme aux talons. Autant vous dire qu’elle était sur le point de lui jouer un petit tour qu’il n’oublierait pas de si tôt. Elle s’approcha dangereusement de lui et pour l’une des premières fois dans leur relation, elle déposa un léger, très léger baiser au coin des lèvres du jeune homme. Une fraction de seconde et l’illusion de plénitude avait disparue, une fois encore, pour ne revenir que bien plus tard. Un regard. Un sourire. Et elle repartait avec cet air satisfait et contrôlé sur le visage. C’était reparti pour un autre round. Aussi surprenant que cela pouvait l’être, ce baiser prématuré et quelque peu grossier, sachant parfaitement qu’ils en attendaient tous les deux bien plus, tout était calculé. Edeyn pouvait le troubler, lui montrer qu’elle n’était pas si prévisible que ça, le prendre au dépourvu. Et lui montrer que rien n’était jamais gagné, comme elle savait si bien le faire. Elle accrocha soudainement le tee-shirt du brun et l’attira délicatement à elle. « Et sinon, après ça, tu veux toujours aller demander ton gel douche à quelqu’un d’autre ? » Le plan était parfait. Partir, puis revenir. Pour partir plus tard. Elle souriait de toutes ses dents, son air joueur et séducteur étirant ses traits sensuellement.

**« **Matthew F. Viney** »**

Elle avait paru surprise de mon brusque "départ". Tant mieux, c'était le but. Bouger, donc faire bouger les choses. Et à mon avis, ce changement imprévu dans notre petit jeu aller en modifier, des choses... Edeyn semblait aussi l'avoir compris, puisqu'après son air décontenacé apparaît un sourire. Un large sourire, voire même trop large. Trop pour être innocent? Peut-être... Ou alors elle est soudainement prise de folie. Ou encore... Oui, ça doit sûrement être ça, elle a comprit ce que je voulais dire, pour aller chercher du gel douche ailleurs. Tant mieux, ça ferait peut être évoluer les choses encore plus vite... Mais pas forcément dans le sens que je voulais. A vouloir trop vite être chasseur, me revoilà chassé...

La voilà qui s'allonge. Mais qui a encore un corps comme ça de nos jours? Qui peut aussi facilement jouer avec le ressenti et l'envie des gens comme ça? Edeyn est la première que je vois capable de le faire. Et pour lui résister... Il ne faut pas être attiré par la gent féminine. Parce que même si on la déteste, on ne peut que se retrouver sur le cul en la voyant ainsi, aussi provocante - car c'est vraiment le terme qui convient ici. Provocante, mais qu'est-ce qu'elle est sexy... Tellement que j'ai fermé les yeux en me mordant la lèvre inférieure, et nul doute qu'elle l'ait remarqué, ce qui m'attirera à coup sûr une remarque de sa part. Enfin, fermer les yeux, ça va un moment, hein. Et avec une si belle vue offerte généreusement, pourquoi s'en priver?

- Je pense que la fille du rez-de-chaussée des Pi Delta Mu est intéressée, elle m’a parlé de toi l’autre jour. Mais comme c’est MA sororité, tu n’en franchiras pas le seuil.

Un petit rire de ma part. Ha ha ha, elle a tout compris. Elle sait très bien que je n'irai pas voir ailleurs de toute manière, qu'une fois que notre jeu a commencé autant qu'aujourd'hui, ni l'un ni l'autre ne le rompions. Mais ça indiquait aussi... Qu'elle ne voulait pas que je rentre dans sa douche. Ni même sa chambre ou son bâtiment. Hum... Elle voulait vraiment que ça se passe dans ma chambre? Au risque qu'elle se fasse voir en sortant et que les gens pensent qu'on est ensemble? Étrange... Enfin, elle n'a pas encore parlé de mon bâtiment, donc bon... Et puis, si ça ne se fait pas là-bas, il reste encore bien d'autres endroits. Le gymnase a bien des vestiaires, des douches. Et puis rien ne nous empèche non plus de rester dans l'université, on peut très bien aller en ville, ou...

Stop, c'est pas le sujet pour l'instant, on n'en est pas encore là. Pour l'instant, la revoilà qui fait son numéro, accentuant d'autres courbes que précédemment... Elle a un corps juste... Parfait. Sans aucun défaut, visible ou non. Elle le sait, en use et abuse, pour le plus grand bien de mes yeux, mais pas de ma santé mentale. Encore un peu plus, et je craquerai pour de bon... Son mouvement qui continue, qui se rapproche de moi. Toujours plus près... Jusqu'à me toucher. Jusqu'à ce qu'elle m'embrasse légèrement. ... Quoi? Qu'est-ce qu'elle vient de faire? M'embrasser? ... Ça nous ressemble si peu... Pourquoi vient-elle de faire ça? A quoi ça rime? Un regard, un sourire. Et tout est compris dedans : c'est juste pour me pousser à craquer, pour me pousser à la supplier, chose qu'elle sait que je ne ferais jamais, j'ai trop d'amour-propre pour ça. C'était juste le premier apéritif, si l'on peut dire. Ou la première lumière vacillante d'un feu d'artifice. Première lueur qui m'a plus que troublé, ce qui ne s'est pas arrangé quand elle m'a attiré par le t-shirt, qui avait séché depuis le temps que j'avais fini de courir.

- Et sinon, après ça, tu veux toujours aller demander ton gel douche à quelqu’un d’autre ?

... Elle allait m'avoir, aujourd'hui. Ce n'est pas elle qui craquera, si ça continue comme ça, mais bien moi. Et je déteste ça, reconnaître ma défaite. Il faut absolument que je prenne le relais, qu'elle me laisse respirer un peu, qu'elle me laisse me remettre. Sinon, elle était sûre de gagner. Commençons simplement à parler d'une voix basse et suave à son oreille.

- Oh, quelqu'un d'autre aurait beaucoup plus de facilités à m'en passer un que toi, mais j'avoue que ça serait moins drôle... Mais bon, si ça traîne trop en longueur, je peux aller voir ailleurs. Je suis à peu près sûr d'être accueilli à bras grands ouverts à peu près n'importe où...

Sûr de moi? Oui. Il vaut mieux que je le sois. Prétentieux? Comment ne pas l'être? J'ai une des plus belles filles du campus en face de moi, et je n'ai pas à rougir à ce niveau non plus. Regardons les choses en face : peu de filles me diraient non. Mais là, maintenant, même si je ne l'ai pas dit, ce n'est pas n'importe qui que je veux, c'est elle, Edeyn. Plutôt mourir que de lui avouer maintenant... Je lui met alors un mèche de cheveux derrière une oreille, sensuellement, avec mon sourire craquant, celui qui fait fondre n'importe qui. Sourire que je n'utilise pas d'ordinaire, car l'habituel suffit en général. Mais, comme on dit, aux grands mots les grands remèdes.

- Mais... Si tu ne veux vraiment pas me filer ton gel douche... Pourquoi es-tu encore là, au fait? Je croyais que tu avais de la paperasse à remplir, pour avoir le retour de l'eau chaude...

Oui, c'est risqué. Elle pourrait très bien partir, et je me retrouverai encore plus à la chercher que c'est le cas actuellement. Mais, je ne vois pas d'autre manœuvre possible actuellement... Et si elle part... Je devrais une fois pour toute accepter d'avoir perdu pour cette fois. Mais ça risquerait de m'énerver, et pas qu'un peu...

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Flirter avec une femme, c'est courir après elle jusqu'à ce qu'elle vous rattrape ♠ Matthew & Eddy

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